mercredi 28 mai 2008

L'Etat promet de rémunérer ses stagiaires à hauteur du SMIC

Mieux vaut tard que jamais

Quatre mois après avoir imposé une gratification minimale des stages dans le secteur privé, l'Etat est désormais décidé à se montrer lui-même exemplaire. Hier, Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, Eric Woerth, ministre du Budget et de la Fonction publique, et André Santini, secrétaire d'Etat à la Fonction publique, ont annoncé une série de mesures visant à « revaloriser » les stages effectués dans les administrations.

L'enjeu est de taille : dans le cadre de la réforme de l'université, Valérie Pécresse va instaurer un stage obligatoire en licence et compte sur la fonction publique pour accueillir un nombre croissant d'étudiants. Difficile, dès lors, de ne pas attendre de l'Etat employeur ce qu'il impose aux entreprises. C'est pourquoi, comme dans le privé, chaque stagiaire devra à l'avenir bénéficier d'une convention, d'un tuteur et d'un vrai suivi. De même, les administrations viendront, comme les entreprises, présenter leurs offres de stage aux étudiants sur le site même des universités, dans le cadre de forums des stages.

Surtout, alors que de nombreux stages ne sont aujourd'hui pas payés du tout, l'Etat promet des efforts très considérables. Deux situations sont à distinguer. Les stages dits d'« observation », effectués dans une optique de découverte mais sans mission précise ni réelle charge de travail, seront au moins « défrayés » (remboursement de titres de transports, accès aux restaurants administratifs, etc.).

« Même traitement »

Quand le stage consiste, au contraire, à réaliser une tâche « clairement identifiée » ou que l'intéressé est investi de « véritables responsabilités », le stagiaire « bénéficiera du même traitement qu'un véritable agent public ». Il devra donc être payé « au moins sur la base du SMIC », et ce « quelle que soit la durée du stage ». En comparaison, les stagiaires du privé n'ont obtenu, début février, qu'une gratification minimale de 30 % du SMIC pour les stages de trois mois ou plus.

Le coût de cette mesure n'est pas évalué, le gouvernement jugeant « impossible » d'estimer le nombre de stages effectués chaque année dans la fonction publique. Une concertation doit désormais être mise en place avec les syndicats sur la mise en oeuvre de ces orientations, qui devraient probablement entrer en vigueur l'année prochaine au plus tard.

Source : http://www.lesechos.fr/info/france/4733036.htm

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