vendredi 25 avril 2008

Le plan 2008-2012 de l'Inria vise l'interaction avec d'autres disciplines

L'Inria présente son plan pour les cinq prochaines années

L'institut de recherche expose sa vision désormais plus systémique et interdisciplinaire du développement des TIC. Et il détaille sa propre feuille de route.

L'Inria (Institut national de la recherche en informatique et automatique) a présenté aujourd'hui son quatrième plan quinquennal stratégique. Ce plan 2008-2012 sert à la fois à présenter la vision que l'Institut porte sur le développement de sa discipline mais aussi sa feuille de route. « Attention, prévient Michel Cosnard, président du conseil d'administration de l'Inria, c'est en toute humilité que nous nous prêtons à cet exercice. Nous ne prétendons pas lire l'avenir des TIC dans une boule de cristal. En revanche, la préparation du plan est un travail sérieux, de longue haleine, mené sur toute la durée de 2006 et 2007. »

Plus une seule expérimentation dans aucune discipline (sécurité, environnement, médecine, etc.) n'est réalisée sans expérimentation par la modélisation ou la simulation. « Les TIC sont devenues un instrument universel de la recherche, confirme Malik Ghallab, délégué général à la recherche et au transfert pour l'innovation. Pour cette raison, notre plan stratégique se décline autour des mathématiques appliquées aux TIC mais aussi d'autres disciplines. » Le plan préconise ainsi une implication plus forte de la recherche dans les phénomènes liés à la santé ou à la biologie par exemple. Il vise également une approche plus systémique de la recherche permettant d'étudier des phénomènes qui s'étendent du nanométrique au kilométrique, voire au-delà.

Modéliser, programmer, communiquer et interagir

Le plan 2008-2012 se donne sept priorités. Elles se déclinent d'abord en quatre axes liés au coeur de métier de l'Inria :
  • la modélisation (géométrie, phénomènes aléatoires, etc.) ;
  • la programmation (méthodes formelles) ;
  • la communication (programmation distribuée sur un grand nombre de processeurs), et
  • l'interaction (avec l'utilisateur, le citoyen, le scientifique, l'ingénieur, etc.).
A ces quatre axes s'ajoutent trois défis que sont l'ingénierie numérique, la science numérique et la médecine numérique.

A l'occasion de cette présentation des objectifs de l'Inria, trois responsables scientifiques de projets de recherche ont raconté leur travaux

De la parallélisation des logiciels jusqu'à la modélisation du cerveau

Olivier Temam a ainsi décrit Alchemy (Architecture languages and compilers to harness the end of Moore's law). Ce dernier étudie entre autre les questions de parallélisation du code dans les programmes qui s'exécutent sur des puces multi-coeurs. Ils sont le moyen le plus efficace que les fondeurs aient trouvé pour contourner la loi de Moore (doublement du nombre de transistors sur un processeur tous les dix huit à vingt-quatre mois) et ses conséquences (augmentation de la puissance, mais aussi des problèmes de surchauffe et de court-circuit). Mais pour qu'une application tire parti complètement d'un multi-coeur, elle doit être parallélisée.

Serge Abiteboul s'occupe, lui, de l'intégration de données et de connaissances distribuées sur le Web. Ses travaux cherchent à décrire de nouveaux outils pour mieux se retrouver dans la masse d'informations non structurées qui envahit la Toile. Il développe des logiciels qui permettront de passer d'un Web HTML à un environnement plus structuré avec des métadonnées par exemple. Le système saura extraire les connaissances du texte.

Enfin, avec son projet Odyssée, Olivier Faugeras s'attaque à un morceau de taille : le cerveau. Pour commencer, il démythifie : « Non, le cerveau ne fonctionne pas comme un ordinateur ! » Il est bien plus complexe. Et la plus grande difficulté à laquelle se heurtent les travaux pour le modéliser et le simuler est justement la collecte des données le concernant. « C'est une 'terra incognita' dont nous connaissons à peine 1% du fonctionnement », rappelle Olivier Faugeras. La modélisation d'un seul neurone isolé reste un casse-tête. « Encore aujourd'hui, nous utilisons des modèles de fonctionnement de l'axone de calamar géant décrit dans les années 70. » Pour ces travaux, l'Inria se rapproche ainsi forcément de laboratoires de médecine, de biologie, etc. Odyssée illustre parfaitement l'importance actuelle de l'interdisciplinarité dans la recherche en TIC.

Source : http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-le-plan-2008-2012-de-l-inria-vise-l-interaction-avec-d-autres-disciplines-25945.html

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