lundi 25 mai 2009

Le gouvernement lance une consultation publique sur l'Internet du futur

Valérie Pécresse, Luc Chatel et Nathalie Kosciusko-Morizet lancent une consultation publique en ligne sur l'Internet du futur ouverte jusqu'au 13 juillet 2009

Il s'agit d'ouvrir au plus grand nombre les questions qui se posent autour des évolutions d'Internet en France, en termes de technologie, d'usage et même d'organisation. Les sujets évoqués sont organisés en six thématiques : technologies du coeur de réseau, réseaux d'accès, réseaux spontanés, Internet des objets, contenus, usages et services.

Les questions sont soit très pointues, soit très larges (« Pensez-vous que le thème de l'Internet du futur justifie la mise en place, en France, d'un 'pôle académique' de recherche de haut niveau consacré exclusivement à ce sujet et ayant vocation à fédérer les efforts français dans ce domaine ? ») et nécessitent clairement une connaissance du secteur. Les annexes qui accompagnent le questionnaire sont très détaillées mais également très techniques. « Le spectre des répondants est assez large néanmoins, nuance Pierre Bonis, conseiller technique au cabinet de NKM. Et il est certain que les spécialistes ou les chercheurs sont concernés directement. Mais nous acceptons aussi que l'on ne réponde qu'à deux ou trois questions. Des entreprises qui ne sont pas dans le secteur mais ont un intérêt dans tel ou tel sujet peuvent donner leur point de vue, par exemple. »

Cette consultation doit permettre de remonter des informations et les sujets d'intérêts des internautes. Mais c'est aussi un moyen de jauger l'intérêt du public pour ces sujets. Enfin, si rien n'est encore figé sur ce plan, Pierre Bonis confirme que les résultats pourraient servir aussi bien à définir des mesures d'accompagnement des entreprises par exemple en formation pour le passage à IPv6 qu'à une réorganisation des pôles associés à la recherche sur les thématiques étudiées, ou à de nouveaux types de financement de la R&D. A suivre !

Source : http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-le-gouvernement-lance-une-consultation-publique-sur-l-internet-du-futur-28631.html

1 commentaire:

Philippe GAUTIER a dit…

La 1ère réponse consiste à développer des visions de l’Internet du futur et, selon un «gap analysis», déduire les axes à développer en matière de R&D, investissements, positionnement, formation, etc. Cette réponse préside au pilotage des politiques en matière de R&D des états, on la retrouve plus rarement dans l’élaboration des stratégies industrielles des acteurs économiques (pragmatisme). Elle est utile en matière de recherche fondamentale (>5 ans), moins en recherche appliquée (2-5 ans) et «hors sujet» en deçà. Ce contexte est souvent propice à l’expression des «gourous» qui disposent de la «vision» (ou de bons appuis) et nécessite de parier sur le futur. Les réponses jugées les plus pertinentes sont alors utilisées comme objectifs et la politique mise en œuvre s’attache à définir les réponses permettant de passer des «savoirs et moyens existants» aux «projections retenues». … La majorité de ces prédictions sont souvent réfutées par la suite et cette approche peut brider la créativité de certains concepteurs mais elle permet à tout un écosystème (grands acteurs économiques, lobbyistes, associations, organismes de normalisation, etc.) de prospérer et (sur)vivre. Elle occulte néanmoins une réalité: l’émergence d’innovations latentes qui créent des ruptures et se traduisent par des success stories et des «standards de fait» (pas de noms). Illustration par analogie : «Un enfant naît en 1950. Ses parents prédisent qu’il voudra devenir écrivain. Ils mettent donc tout en œuvre pour améliorer les moyens existants : stylo, papier, etc. En 1978, l’ordinateur se généralise et l’enfant préfère danser plutôt qu’écrire des romans…»
La seconde réponse consiste à faire observer par des experts objectifs les développements déjà engagés par les acteurs de l’Internet. En fonction de la pertinence de ces développements et selon un constat «a posteriori» (VS «a priori»), il s’agit de verser des aides adaptées (sans clientélisme) et se référant à une grille de lecture faisant référence (système commun de valeurs). Il ne s’agit là que de favoriser des évolutions «systémiques » de sélection et d’auto-organisation naturelles : les idées inadaptées disparaissant d’elles-mêmes. Cette approche est plus axée sur l’entrepreneuriat et un peu moins sur la «voyance». La question à poser n’est donc pas : «Que deviendra l’Internet dans X années» ? ; Mais : «Comment, en avançant, nous allons identifier les bonnes opportunités et gérer la cohésion d’ensemble (sécurité, déontologie, …)» ? Pour les lecteurs empreints de « systémique », la question est donc «comment allons-nous piloter (gérer, assister…) l’auto-développement de l’Internet» ?
L’analogie devient : « Comment – comme parents – allons-nous assister le développement de notre enfant ou développer ses capacité d’adaptation? Quelles valeurs allons-nous lui transmettre ?… ». Notre objectif est en effet de l’autonomiser afin qu’il puisse donner, une fois adulte, le meilleur de lui-même… Philippe GAUTIER (www.business2any.com)