vendredi 22 mai 2009

L'Afdel veut une voix commune des associations du logiciel face aux pouvoirs publics

Partenariats avec l'Aproged et Lessis, mise en place d'ambassadeurs auprès des associations numériques en région

L'Afdel aimerait fédérer les organisations professionnelles IT dans un dispositif plus global pour parler d'une voix commune aux pouvoirs publics. L'Association française des éditeurs de logiciels prépare aussi un index trimestriel des fusions/acquisitions. Depuis le début de l'année, une vingtaine de nouveaux éditeurs ont rejoint l'Afdel qui compte désormais 188 membres. Pour renforcer encore la pertinence de son action, l'Association française des éditeurs de logiciels vient d'engager plusieurs partenariats avec d'autres associations professionnelles d'acteurs de l'IT, centrées sur des secteurs d'activités spécifiques. « Nous sommes en train d'essayer de créer un comité de liaison afin de porter une voix commune », explique son président, Patrick Bertrand.

L'Afdel doit ainsi annoncer bientôt un partenariat avec l'Aproged qui regroupe les professionnels de la gestion de documents, ainsi qu'avec Lessis qui de son côté rassemble des éditeurs spécialisés dans le secteur de la santé. « Nous regardons aussi ce qui se passe dans le domaine du 'serious game' dont on parle beaucoup en ce moment ». L'idée, c'est de nouer des partenariats d'adhésion croisées, pour que les membres de l'Afdel puissent aller vers ces associations thématiques et vice-versa, chaque groupe ayant ses compétences propres. Le président de l'Afdel dit également travailler avec d'autres structures comme l'Aden [association pour le développement de l'économie numérique] présidée par Olivier Midière. « Notre objectif, c'est de fédérer les associations professionnelles indépendantes dans un dispositif plus global, qui pourrait s'apparenter à un 'skyteam' [NDLR : alliance de compagnies aériennes], ce qui permettrait de parler avec le gouvernement et les pouvoirs publics sur l'ensemble de ces métiers », explique Patrick Bertrand. Il regrette que Syntec Informatique, dans l'état actuel des choses, ne puisse pas jouer ce rôle pour cause de « mélange des genres ». « Tant que le Syntec n'aura pas dissocié son rôle de chambre professionnelle, porteuse d'une convention collective, et son rôle d'association professionnelle, nous aurons une difficulté institutionnelle dans ce domaine ».

La logique de rapprochement que le président de l'Afdel veut engager avec les regroupements d'éditeurs, il entend aussi la mettre en oeuvre avec les associations régionales. « Pourquoi vouloir absolument centraliser et rendre les choses trop parisiennes ? Il y a en région des associations TIC remarquables, à Lyon, Toulouse, Mulhouse, en Méditerranée, en Bretagne ; des associations extrêmement actives, mais qui se rendent compte qu'il faut un chapeau régional et européen pour regrouper les idées et porter un certain nombre de dynamiques ou de propositions de mesures. » L'Afdel compte nommer parmi ses membres des ambassadeurs dans chacune des régions pour travailler avec les associations du crû et organiser conjointement des événements.

Un index des fusions/acquisitions et l'extension à l'Est de l'EuroSoftware

Parallèlement à cette volonté de renforcer la représentativité de l'industrie du logiciel, l'Afdel conduit plusieurs projets. L'association s'apprête à lancer en juillet prochain un index trimestriel sur les fusions/acquisitions d'éditeurs. Celui-ci sera réalisé avec Corum, société spécialisée dans les fusions/acquisitions des entreprises du logiciel.

L'association a également décidé d'étendre aux pays d'Europe de l'Est le classement EuroSoftware des éditeurs de logiciels en Europe, réalisé avec l'ESA (European software association), la Basda (Business application software developers association), PwC et PAC. Le premier du genre a été livré en décembre dernier. Le palmarès 2010 sortira un peu plus tôt : « en septembre ou octobre prochain », promet Loïc Rivière, délégué général de l'Afdel. Il comprendra en outre des classements d'éditeurs engagés sur les modèles économiques particuliers que constituent le SaaS, l'Open Source et Internet.

Une police d'assurance spécifique 'homme clé'

Du côté des services proposés à ses adhérents, l'Afdel va compléter le dispositif de polices d'assurance spécifiques existant. « Le métier du logiciel a des particularismes en termes de responsabilité, notamment de responsabilité contractuelle », rappelle Patrick Bertrand. Il y a deux ans, l'association avait donc mandaté un courtier d'assurance pour mettre au point des polices qui soient adaptées aux métiers du logiciel et pas seulement aux métiers de l'IT en général. Désormais, en plus des polices 'responsabilité civile professionnelle' et 'responsabilité des dirigeants' qui existaient déjà, le nouveau dispositif, qui va s'appeler 'Software business assurance', comportera une police d'assurance 'homme clé' et une police multirisques qui couvre les locaux, les équipements et le patrimoine. « Dans une équipe de développeurs, certaines personnes sont clés du fait de leurs compétences, notamment techniques, explicite Patrick Bertrand à propos de la police d'assurance 'homme clé'. C'est un domaine très spécifique à la R&D. Certains développeurs sont détenteurs d'un savoir difficilement transmissible ».

La formation au coeur de tout

Parallèlement à tous ces chantiers, le président de l'Afdel revient aussi sur le sujet qui lui tient le plus à coeur, celui de la formation. « Il faut vraiment lancer un investissement massif de formation aux usages », insiste-t-il sans oublier pour autant l'importance de développement des infrastructures qui a notamment conduit l'Afdel à s'associer au plan de relance présenté par la Fieec (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication). « Il faut absolument que le monde de la formation éduque des jeunes aux métiers du logiciel. C'est notre projet d'université des logiciels. Le logiciel, ce n'est pas seulement les métiers de codeur. Il faut du marketing, des gens qui connaissent le métier du client auquel on s'adresse, des juristes spécialisés dans la propriété intellectuelle... Toutes ces particularités qui font que le logiciel est une industrie qui délocalise très peu. »

Enfin, Patrick Bertrand estime qu'il faudrait aussi inscrire comme un socle de l'action des pouvoirs publics qu'à chaque fois qu'il y a un investissement public, il y ait l'obligation de prévoir un volet numérique, à l'instar de ce qui s'est mis en place pour le développement durable.

Source : http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-l-afdel-veut-une-voix-commune-des-associations-du-logiciel-face-aux-pouvoirs-publics-28625.html

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