Des maisons sur une île de Bretagne, des châteaux, une forêt, des appartements à Paris : les universités de la capitale pourraient se défaire de ce patrimoine au profit des étudiants
Valérie Pécresse, la ministre de l'enseignement supérieur vient de proposer aux présidents des universités parisiennes de créer une fondation sur la « vie étudiante » destinée à améliorer le quotidien des étudiants parisiens. Plusieurs dizaines de millions d'euros pourraient certainement être obtenus si ces dernières acceptaient de se défaire de leur patrimoine immobilier « non universitaire ». Selon la ministre, elles n'y seraient pas hostiles.
Il existe en effet aujourd'hui une soixantaine de propriétés qui s'apparentent à un éventaire à la Prévert. Les universités de la capitale possèdent ainsi soixante-trois appartements rue Jacob et rue de Lille, en plein Paris chic, le château Richelieu en Touraine, le domaine de Ferrières en Seine-et-Marne, la villa Finaly à Florence qui date du XVème siècle, une forêt, des vignes et deux propriétés sur la charmante petite île de Bréhat (Côtes d'Armor). Ces legs faits avant 1968 sont indivis entre les universités parisiennes et sont aujourd'hui gérés par le rectorat de Paris. Certains de ces immeubles sont parfois loués pour des conférences et des congrès mais d'autres coûtent « très cher en entretien »,explique Valérie Pécresse.
Les maisons de l'île de Bréhat, léguées par le poète Edmond Haraucourt, auteur des célèbres vers «Partir c'est mourir un peu » accueillent quant à elles gratuitement des étudiants de la cité internationale universitaire de Paris pour des séjours estivaux. Cécile en a profité, il y a quelques années : «Nous étions logés dans une jolie maison en granit en haut d'une colline. Tout le monde se battait pour profiter de ce plan. Une autre maison, la plus belle, était utilisée par des cadres administratifs qui passaient ainsi des vacances à bon compte. Les étudiants avaient protesté et depuis, c'est rentré dans l'ordre ».
Valérie Pécresse tient en revanche à rassurer les universités qui craignent d'être amenées à vendre des bâtiments utilisés, cette fois pour les cours, en plein quartier latin, sous prétexte de rationalisation : «c'est du pur fantasme », affirme-t-elle, même si un récent rapport d'audit sur l'immobilier universitaire parisien révèle une situation très complexe, à la fois éclatée et enchevêtrée. Il recense 272 sites universitaires, dont 22 en moyenne par université ! Pas moins de 53 sites sont par ailleurs partagés entre plusieurs institutions. Parallèlement, la vie étudiante est réduite à la portion congrue, l'offre de restauration est insuffisante, les logements sont quasiment inexistants et de nombreux locaux d'enseignement sont vétustes…
Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/01/13/01016-20090113ARTFIG00696-les-universites-parisiennes-pourraient-vendre-des-immeubles-.php
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