lundi 18 février 2008

La France est devenue « un pays phare pour le logiciel libre »

Selon le cabinet Pierre Audoin Consultants, le marché français du logiciel libre génère le plus de revenus en Europe. Sur un an, le secteur a progressé de 66 %, tiré notamment par les programmes d’équipements des services publics

Avec un chiffre d'affaires de 730 millions d'euros, le marché français des logiciels libres et des services associés est le plus important sur le Vieux Continent, esime le cabinet Pierre Audoin Consultant (PAC). Ce chiffre, en augmentation de 66 % par rapport à 2006, représente le cumul des investissements des entreprises et des administrations dans les solutions non propriétaires.

Rapporté au revenu total du secteur des logiciels et services (libre comme propriétaire), soit 30 milliards d'euros en 2007, le segment du libre en France représente 2,4 % ; ce ratio était de 1,5 % l'année dernière.

À titre de comparaison, le même segment a pesé, en Allemagne et au Royaume-Uni, respectivement 444 et 448 millions d'euros. Soit moins de 1 % du CA global du secteur des logiciels et services dans ces deux pays (44,7 et 54,6 milliards d'euros).

« La France est devenue le pays européen le plus "intensif " en matière de logiciels libres, que ce soit par l'importance de ses contributions, l'expérience acquise, l'industrialisation des offres ou la taille des projets », indique à ZDNet.fr, Mathieu Pujol, consultant senior pour le cabinet PAC.

Un marché français soutenu par les programmes publics

Une explication à cela : « Le marché français du libre est dynamisé depuis plusieurs années par les programmes de modernisation de l'État qui font la part belle aux technologies issues du logiciel libre », souligne le cabinet d'études.

Les exemples d'adoption de solutions non propriétaires dans la fonction publique ne manquent pas. Rien que sur le poste client : les gendarmes sont passés à OpenOffice, tout comme les fonctionnaires du ministère de l'Agriculture et de la Pêche ou encore ceux du ministère de la Justice. Et depuis la dernière rentrée parlementaire, les députés disposent également de PC dotés de la suite libre.

Quant à l'outil de messagerie libre Thunderbird, il équipe plusieurs dizaines de milliers de boîtes e-mail de la Caisse nationale d'assurance maladie ; le ministère de l'Équipement et celui de la Défense y ont également recours.

Enfin, s'agissant des systèmes d'information, le logiciel libre est largement représenté. Depuis quelques années, la Direction générale des impôts (DGI) est passée à l'open source pour la télédéclaration de revenus ; le ministère de l'Éducation nationale utilise également l'OS Linux de Mandriva sur une partie de ses serveurs.

« Les investissements publics ont servi d'amorce au marché et ont eu un fort effet d'entraînement sur le privé », poursuit-on chez PAC. D'autant qu'il existait déjà une longue expérience du logiciel libre dans des secteurs dépendants des commandes publiques, comme les systèmes embarqués dans l'aérospatial et la défense.

Le phénomène devrait s'accentuer dans les années à venir. En Europe, le marché des logiciels libres a représenté 2,2 milliards d'euros en 2007, et devrait atteindre 12,7 milliards en 2011. À cette date, il grimperait alors en France, à 3 milliards d'euros.

Source : http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39377576,00.htm?xtor=EPR-100

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